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Les rapports entre la Turquie et Israël sur la corde raide

Le ton monte entre Turcs et Israéliens au point que les rapports entre les deux ex-alliés se trouveraient ces derniers jours, sur la corde raide. Devant le refus d’Israël de présenter des excuses officielles à Ankara pour le raid musclé de son armée contre le ferry turc « Mavi Marmara », qui participait à une flotille internationale acheminant une aide humanitaire aux populations palestiniennes de Gaza, et qui s’était soldé en mai 2010, par la liquidation de neuf turcs à bord, Ankara a pris une série de sanctions à l’encontre de l’état hébreu et compte les durcir davantage.

Mais la goutte qui fait déborder le vase est la publication du fameux rapport de la commission d’enquête onusienne, dirigée par l’ex-premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer et qui s’est contenté de qualifier la force utilisée lors de l’assaut israélien contre la flottille dans les eaux internationales, d’«excessive et déraisonnable» tout attestant que le blocus imposé à la bande Gaza était légal. Juste après avoir pris note de ce rapport, les autorités turques ont commencé par expulser l’ambassadeur israélien à Ankara pour annoncer ensuite la suspension totale « des liens militaires, commerciaux et de l’industrie de défense ». Ankara compte également engager une procédure auprès de la Cour internationale de justice pour contester le blocus imposé à Gaza. Dans son dernier acte en date, la Turquie a annoncé, par la voix de son premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, sa décision de multiplier ses patrouilles navales sur la mer Méditerranée. Le chef du gouvernement turc qui se prépare à se rendre la semaine prochaine à Gaza, vient de prévenir que dorénavant, « les navires de guerre turcs seront chargés de protéger les bateaux turcs acheminant de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza », contrôlée par le mouvement islamiste Hamas. Le refroidissement entre les deux pays s’est amorcé fin 2008, à l’occasion de l’opération « Plomb durci » menée par l’armée israélienne contre les populations civiles de Gaza. Début 2009, au forum économique de Davos, Erdogan quitte en fureur une table ronde, où il avait été placé à côté du président israélien, Shimon Pérès, après avoir accusé les Israéliens d’être passés maîtres dans l’art de tuer les gens. Depuis lors, les rapports bilatéraux n’ont cessé d’empirer allant vers une rupture totale.

 

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