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L'argent sale d'Italie s'envole vers le paradis Saint-Marin

L'argent sale d'Italie s'envole vers le paradis Saint-MarinLe pactole d’un milliard d’euros est le montant global des évasions fiscales comptabilisées durant les sept premiers mois de 2010 en Italie. Ces fonds ont été frauduleusement expatriés à travers des transactions commerciales avec la République de Saint-Marin, un des paradis fiscaux les plus attrayants de la planète.
De janvier à juillet, la police financière italienne (Guardia di Finanza) a procédé à près de 330 contrôles sur des entreprises opérant entre l’Italie et la République de Saint-Marin. Alors que 800 autres opérations de contrôle sont en cours,

la Guardia di Finanza annonce avoir mis la main sur des fuites totalisant quelque 850 millions d’euros de revenus non déclarés et 240 millions d’euros de TVA non payée.
Cette vaste campagne de lutte contre l’évasion fiscale et la fraude à la TVA a visé les entreprises italiennes qui auraient transféré de l’argent sale vers des sociétés financières de Saint-Marin, pour le faire ensuite revenir en Italie, blanchi, sous forme de financements ou d’ouvertures de crédits à des entreprises affiliées. Selon les agents de la Guardia di Finanza, les fraudeurs recourent à d’autres procédés plus malicieux. Des sociétés italiennes vendent des marchandises, notamment dans les secteurs de l’électronique, téléphonie, électroménagers, habillement, papeterie, à des sociétés de complaisance de Saint-Marin, qui revendent ensuite les mêmes marchandises en Italie à des sociétés fantômes évitant ainsi de payer la TVA.
La République de Saint-Marin, la plus ancienne république du monde et le troisième plus petit Etat d’Europe après le Vatican et Monaco qui est enclavé à l’intérieur de l’Italie entre l’Emilie-Romagne et les Marches. Le gouvernement marinais a tenté de lutter contre ce mécanisme, en rendant obligatoire depuis le mois de mai dernier, le paiement anticipé de la TVA pour les exportations vers l’Italie. Les sociétés italiennes impliquées dans ces affaires de fraude émettent leurs factures depuis des sociétés de complaisance résidentes à Saint-Marin, car le régime fiscal y est plus avantageux qu’en Italie.

 

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