Mali : Les Occidentaux dénoncent le déploiement des mercenaires de la société russe Wagner

Le gouvernement français et une quinzaine de pays européens partenaires de l’opération antidjihadiste au Sahel en plus du Canada ont publié hier jeudi, un communiqué conjoint dans lequel ils condamnent fermement le déploiement de mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner, une société paramilitaire proche du Kremlin. 

Les Occidentaux affirment avoir constaté à l’aéroport de Bamako des rotations aériennes répétées impliquant des avions de transport de troupes de l’armée russe, la construction d’un camp militaire destiné à accueillir un premier contingent significatif de mercenaires, des visites fréquentes de cadres de Wagner, mais également des commandes massives de nourriture. 

Des activités au Mali de géologues russes connus pour leur proximité avec Wagner laissent entrevoir des cessions de concessions de mines d’or par la junte militaire au pouvoir à Bamako pour rétribuer le groupe paramilitaire russe, dont les « services » sont évalués à quelque dix millions de dollars. 

Une source proche du dossier fait valoir que la mission de Wagner devrait consister davantage à aider le colonel Assimi Goïta et ses sbires à se maintenir au pouvoir qu’à assurer la sécurité de la population malienne contre les terroristes. 

Le communiqué conjoint porte la signature outre de la France, celle de l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Estonie, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Suède. 

Ces pays affirment regretter « profondément la décision des autorités de transition maliennes d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien », alors que le Mali est toujours livré aux agissements de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, et aux violences perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense. 

Le 13 décembre, l’Union européenne a sanctionné le groupe paramilitaire russe ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour les «actions de déstabilisation» menées en Ukraine et dans plusieurs pays d’Afrique. 

Le groupe Wagner est accusé d’avoir « recruté, formé et envoyé des agents militaires privés dans des zones de conflit du monde entier afin d’alimenter la violence, de piller les ressources naturelles et d’intimider les civils en violation du droit international notamment du droit international des droits humains». 

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