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USA/Russie : Washington à la quête d’un rééquilibrage des forces au Moyen-Orient

Sur fond des affrontements armés en Syrie, l’administration Obama est décidée de se repositionner dans la région géostratégique du Moyen-Orient en cherchant à trouver à un terrain d’entente avec Moscou pour dénouer les crises syrienne et iranienne que la Russie continue à défendre. C’est dans cette otique que le président américain, Barack Obama a dépêché lundi dernier son secrétaire d’Etat, John Kerry à Moscou avec pour mission d’aplanir les tensions entre les deux pays autour des dossiers chauds qui les divisent, dont la guerre en Syrie.

Les sujets qui fâchent entre le Kremlin et la Maison Blanche sont nombreux et complexes. Outre la guerre en Syrie et l’implication tchétchène dans les attentats de Boston, les deux pays doivent accorder leurs violons  sur  le désarmement, les menaces nucléaires iraniennes et nord-coréennes et le lourd dossier des droits de l’homme.

Pour baliser le terrain à la première visite de John Kerry à Moscou, le président américain avait récemment tenté de temporiser le ton en déclarant que son pays n’envisageait pas, a priori, d’envoyer des troupes en Syrie même s’il était prouvé que l’armée de Bachar al-Assad aurait fait usage d’armes chimiques contre les populations civiles et la rébellion.
« Je n’envisage pas de scénario dans lequel des soldats américains sur le sol syrien seraient une bonne chose pour les Etats-Unis, et même une bonne chose pour la Syrie », a soutenu Obama lors d’une conférence de presse à San José, lors d’une visite au Costa Rica.
Pressé par ses deux grands alliés au sein de l’OTAN, la Grande Bretagne et la France qui paraissent plus motivés pour la livraison d’armes aux forces rebelles syriennes, l’administration Obama a évoqué pour la première fois la semaine dernière, l’usage d’armes chimiques par le régime Assad, ce qui constituerait selon la terminologie américaine une « ligne rouge », et qui laisse ouvertes, toutes les options de représailles.
Mais, le président Obama, a affirmé en tant que commandant en chef (de l’armée américaine), ne rien exclure parce que les circonstances changent, et « il faut être sûr que je dispose toujours des pleins pouvoirs des Etats-Unis pour défendre les intérêts de sécurité nationale américains ».

La veille, les Etats-Unis, par la voix du secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, avaient pour la première fois publiquement envisagé d’armer les rebelles syriens. Washington s’est jusqu’à présent cantonné à fournir une aide humanitaire aux rebelles.

La Russie, étant l’un des derniers soutiens militaires du régime Al Assad, serait prête à utiliser son droit de véto pour bloquer au Conseil de sécurité de l’ONU, toute intervention militaire en Syrie. Sans une concession russe, les USA auront du mal à intervenir directement sur le front des combats syrien comme le souhaitent certains de leurs alliés.
En attendant un fléchissement dans la position russe, Washington se contente d’apporter son aide humanitaire à la rébellion, comme l’a assuré le président Obama en précisant que son pays est actuellement « le plus gros contributeur d’aide non létale à l’opposition. Nous avons mobilisé 80 pays pour soutenir l’opposition ».

En l’absence de preuves tangibles sur l’usage d’armes chimiques par l’armée syrienne, le nouveau patron de la diplomatie américaine aura peu de chances de convaincre ses interlocuteurs russes de faire le moindre « compromis » à ce sujet.

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