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Kenya : le président élu prêt à comparaître devant la CPI

Le nouveau président du Kenya Uhuru Kenyatta a prêté serment le 9 avril après la confirmation par la Cour suprême de sa victoire, contestée au départ par son rival infortuné Raila Odinga. Cela n’empêche pas Kenyatta d’être le premier chef d’Etat en exercice à devoir bientôt comparaître devant Cour pénale internationale (CPI).

Depuis mars 2011, le chef d’Etat Kenyan est en effet poursuivi par la CPI pour crimes contre l’humanité liés aux violences meurtrières du scrutin présidentiel de 2007. Uhuru Kenyatta, 51 ans, est accusé d’être derrière le déchaînement de violence qui avait fait plus de 1000 morts et des dizaines de milliers de déplacés à l’époque. Aujourd’hui, six ans après les faits douloureux qui ont failli plonger le Kenya dans une guerre interethnique, la communauté internationale n’a pas totalement passé l’éponge. Si plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement africains étaient présents à la cérémonie d’investiture, en revanche les pays occidentaux ont brillé par leur absence. C’est que le cas du nouveau président kenyan est embarrassant. Les Etats-Unis ainsi que de nombreux pays européens s’étaient empressés de féliciter Uhuru Kenyatta après son élection à la tête du Kenya, un allié essentiel des Occidentaux dans l’Est de l’Afrique. Le Kenya est aussi la première puissance économique de la région et, surtout, un précieux pôle de stabilité dans une région menacée par l’instabilité, et aux frontières d’une Somalie meurtrie par la guerre civile et le règne des groupes terroristes.

Le nouveau président ainsi que son vice-président William Ruto, lui aussi inculpé dans les violences de 2007, ont tous deux promis de répondre aux questions des juges de la CPI. Le procès du président est programmé pour juillet, alors que celui de Ruto doit débuter en mai. Les avocats de la défense ont demandé qu’Uhuru Kenyatta et son vice-président puissent comparaître par vidéoconférence. Le défi consiste, à présent, à trouver la parade pour, à la fois, garder la crédibilité de la Cour de La Haye sans s’aliéner les dirigeants d’un pays allié des Occidentaux.

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