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Egypte : craintes d’un enlisement sécuritaire

adly-mansour-egypteAssiste-t-on à un enlisement sécuritaire en Egypte ou s’agit-il d’une onde de choc consécutive à la déposition du président  Morsi et la décapitation de la confrérie des Frères musulmans ? Quelle que soit la réponse, la résurgence de la violence depuis dimanche laisse craindre un dangereux glissement aux conséquences imprévisibles.
Après un week-end sanglant au cours duquel plus de 50 personnes ont été tuées dans les affrontements entre partisans des Frères musulmans et forces de l’ordre, ces dernières ont été visées par des attaques meurtrières lundi. En tout, sept militaires et policiers ont été tués dans des attaques qui ont eu lieu à Ismaïliya, dans le Nord du pays, et au Sinaï, fief des groupes islamistes armés les plus radicaux. Dans ce qui ressemble à un début de guérilla urbaine, des inconnus armés ont ciblé un véhicule militaire à Ismaïliya, faisant 5 morts. Au Sinaï, région désertique de l’Est du pays que l’armée peine à contrôler, l’explosion d’une voiture piégée contre un commissariat a tué deux policiers. Tandis qu’au Caire, théâtre dimanche de scènes de violences qui ont fait plus de 50 morts, une énorme antenne de communications satellitaire, a été endommagée lundi par des tirs de roquettes.
Parallèlement à cette grave détérioration de la situation sécuritaire, le président Adly Mansour s’est rendu à Riyad pour son premier déplacement à l’étranger depuis sa nomination en juillet dernier. Le choix de l’Arabie Saoudite n’est pas anodin, puisque le soutien de Riyad au général Abdelfetah Al-Sissi et au nouveau gouvernement a été déterminant dans l’éviction du président issu des Frères musulmans le 3 juillet.
D’ailleurs, le président Adly Mansour a reconnu, dans une interview au quotidien Asharq Al-Awsat, que sa visite en Arabie Saoudite était destinée essentiellement à « remercier » l’Arabie Saoudite pour son soutien. Toutefois, les observateurs n’excluent pas que le président Mansour cherche une intermédiation saoudienne pour un dégel des relations entre le Caire et l’administration Obama, qui s’était considérablement détériorées après la destitution du président islamiste.

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