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Une ligne de crédit du FMI au Maroc à titre préventif

Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert une Ligne de Crédit « de Précaution » de 6,2 milliards de dollars en faveur du Maroc. Cette mesure devrait aider le royaume chérifien à se prémunir contre les « chocs extérieurs » en provenance notamment de la zone euro.
Le geste du FMI, a pour effet immédiat de rassurer les investisseurs et les partenaires financiers étrangers ainsi que les agences de notation sur les perspectives économiques et financières du royaume chérifien. Elle permettra également de faciliter la mobilisation de financements sur le marché financier international à des conditions favorables.

Pour l’instant, le Maroc qui dispose encore de stocks suffisants de devises et de liquidités, n’a pas l’intention d’utiliser cette LCP, à moins d’une détérioration de sa balance des paiements courants.
Le programme d’aide au Maroc, approuvé vendredi par le conseil d’administration du FMI, s’étend sur deux ans et relève de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Il s’agit d’une facilité accordée depuis 2011 par le FMI à des pays, dont l’économie est « solide », mais qui sont « exposés à des facteurs de vulnérabilité ».
Aujourd’hui, le Maroc risque à tout moment, comme le prévient la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, d’être rattrapé par la crise qui sévit en zone euro, alors que son économie est déjà lourdement impactée par la mauvaise campagne agricole, la baisse de ses échanges avec l’UE et la note très salée des importations des hydrocarbures et d’autres produits alimentaires de base (céréales, farine, sucre, huile le prix).
La croissance économique au Maroc devrait reculer, selon les dernières estimations officielles, à 2,4%, contre une moyenne de 5 % ces dix dernières années, en raison notamment d’une baisse prévue de la consommation et d’une chute du taux du PNB agricole et des recettes touristiques.
Malgré les assurances des autorités monétaires marocaines, les chiffres  sont au rouge pour le déficit public et la balance courante, les réserves de change, la dette publique et le service de la dette etc.
Face à une telle situation, estiment les analystes, il est grand temps pour le gouvernement conduit par l’islamiste Abdelilah Benkirane de passer de la phase médiation à celle de l’action. Les autorités monétaires devraient calculer juste, anticiper et manœuvrer assez tôt et assez vite pour pouvoir amortir le choc et éviter l’enlisement.

 

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