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Senoussi : Nouakchott sollicité de toutes parts

La Mauritanie n’a jamais été autant sollicitée que depuis l’arrestation du libyen Abdallah Senoussi, le redoutable patron des services de renseignements jusqu’à la chute du régime de Kadhafi. Tripoli, Paris et la CPI, la Cour Pénale Internationale, demandent tous l’extradition de Senoussi, qui a été arrêté dans la nuit du 16 au 17 mars à l’aéroport de Nouakchott. L’ancien chef des renseignements de Kadhafi voyageait avec un faux passeport malien. Le fait qu’un personnage traqué par le nouveau régime libyen et recherché par Interpol se risque à se déplacer par avion, soulève de nombreuses interrogations. Surtout pour quelqu’un qui était rompu à la vie et au travail de l’ombre.

Divers observateurs parlent d’un piège qui lui aurait été tendu par les services de renseignements français en collaboration avec les autorités mauritaniennes. Senoussi aurait reçu des garanties qu’il pourra passer inaperçu à Nouakchott où il possède quelques biens, voire s’y installer pour un certain temps. Ce colonel de 62 ans, est demandé par la CPI qui l’accuse de crimes contre l’humanité durant la guerre civile de 2011 en Libye. La France, de son côté, réclame son extradition pour répondre de l’attentant contre l’avion d’UTA, qui a fait 170 morts, dont 54 Français en 1989, au-dessus du Niger. Senoussi a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité dans pour cet attentat. Enfin, Tripoli exige aussi son extradition pour différents crimes et pour sa responsabilité présumée dans les exactions qui ses sont produites durant la guerre en Libye. Mais c’est Nouakchott qui détient la clé de cette affaire, puisque l’extradition reste du seul ressort du pays qui a arrêté la personne recherchée. Aussi, les observateurs n’écartent pas le scénario d’un marchandage des autorités mauritaniennes de leur précieuse capture.

 

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