La récente annonce par Israël de la découverte d’importants gisements de gaz au large de ses côtes, risque d’envenimer encore plus les relations avec le Liban voisin, qui dénonce un empiètement sur ses frontières maritimes. Il est vrai que l’un des deux champs serait le plus important gisement découvert dans le monde depuis dix ans: des réserves évaluées à plus de 450 milliards de mètres cubes.
Cela permettrait à l’Etat hébreu de répondre largement à ses besoins en gaz et, au-delà, de passer au statut d’exportateur. De quoi susciter convoitises et crispations. Le Liban, dont les frontières maritimes avec Israël demeurent toujours un point de discorde avec Tel Aviv, s’est adressé aux Nations Unies. Ali Chami, le ministre libanais des affaires étrangères a appelé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon à « faire tout le possible pour garantir qu’Israël n’exploite pas les ressources d’hydrocarbures du Liban ». Le chef de la diplomatie libanaise est allé plus loin en assurant que « toute exploitation par Israël de cette ressource est une violation flagrante de la loi internationale et une attaque contre la souveraineté libanaise ». Cette vigoureuse mise au point révèle la détermination du pays du Cèdre, dont le parlement avait voté, en août 2010, un texte autorisant la prospection et l’exploitation d’hydrocarbures au large de ses côtes. Des appels d’offres pour les prospections devraient intervenir dans le courant de 2011. De l’autre côté, Israël prévoit de lancer l’exploitation de l’un des deux gisements dans les prochains mois. Ceci au moment où le tracé des frontières maritimes, intervenu en décembre 2010 entre Israël et Chypre, est contesté par un autre pays voisin, la Turquie. De quoi alimenter un nouveau cycle de tensions dans la région.