Depuis une dizaine de jours et l’annonce par le Mauritanie et le Mali du démantèlement de l’un des trois plus importants réseaux de trafic de drogue en direction de l’Europe , c’est l’effervescence au sein du mouvement Front Polisario, qui dispute au Maroc la souveraineté du Sahara Occidental.
En effet, de hauts responsables de ce mouvement – dont le chef présumé du réseau, un dénommé Sultan Ould Baddy- auraient été arrêtés dans le cadre de ce coup de filet, les sources sécuritaires locales estimant même que ce cartel sahélien serait « composé à 90% d’éléments issus des camps du Polisario », rapporte l’Agence France Presse.L’affaire serait assez grave pour que le chef du renseignement extérieur algérien (L’Algérie est le principal support du mouvement indépendantiste, qu’elle finance et abrite sur son territoire), le général Rachid Lalalli écourte son voyage en Allemagne où il accompagnait Abdelaziz Bouteflika en visite officielle, pour se rendre dans la plus grande discrétion à Bamako, afin de tenter d’obtenir la relaxe des officiers du Polisario.
Rapportée par un journal malien, cette information laisse à penser que l’implication du Polisario dans le narcotrafic sahélien inquiète les responsables Algériens au plus haut point, notamment en raison de la porosité de la frontière idéologique avec Al Quaïda au Maghreb Islamique (AQMI), ainsi que les liens supposés entre le réseau démantelé et l’organisation terroriste dirigée par Oussama Ben Laden. En milieu de semaine dernière, un document de la DSGE française révélé par le site Internet « Maghreb Intelligence » venait confirmer l’appartenance des narcotrafiquants au Polisario, et impliquait directement le chef de la police militaire du mouvement. Dans une conférence de presse donnée suite à l’annonce des arrestations, le ministre des affaires étrangères de la RASD, Mohamed Salem Ould Salek, a formellement nié que les narcotrafiquants arrêtés fassent partie du Polisario, et a dénoncé une « manipulation » des marocains. Le conflit du Sahara Occidental oppose le Maroc au Polisario depuis près de 35 ans sur la question de la souveraineté de ce territoire désertique, le Maroc proposant une large autonomie et le front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclamant un référendum « au nom du droit des peuples à l’autodétermination ».