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Des avions espions US autorisés à survoler l’espace aérien algérien

Depuis le début 2010, les avions espions des forces armées américaines sont autorisés à survoler l’espace aérien algérien pour des missions de surveillance. Selon des télégrammes diplomatiques rédigés en juin 2008, et publiés récemment par Wikileaks, ces survols entrent dans le cadre de la lutte contre les réseaux d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) au Sahel. Les autorités d’Alger ont exigé des forces américaines que leurs missions de survol n’aient pas de lien direct avec des actions au sol. L’Algérie est ainsi le troisième pays du Sahel à autoriser de tels survols par les appareils militaires américains, après la Mauritanie et le Mali.

Les avions militaires américains affectés à de telles missions, sont équipés d’appareils photo et de caméras sophistiqués et opèrent à partir de la base aéronavale américaine de Rota (sud de l’Espagne). Selon un télégramme diplomatique rédigé à Madrid en janvier 2010, les autorités espagnoles ont donné leur aval aux forces armées américaines pour renforcer leur présence à la Base de Rova pour mener leurs missions de lutte contre les réseaux terroristes d’Aqmi.
Ainsi si l’Algérie a refusé jusqu’à cette date d’abriter le QG de l’Africom (Commandement des États-Unis pour l’Afrique), elle a, par contre, obtempéré à la demande américaine de surveiller les actions et mouvements des groupes armés d’Aqmi à partir de l’espace algérien. Le chef d’Africom, le général William Ward avait été reçu le 25 novembre 2009 à Alger, par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui lui aurait confié, selon Wikileaks, que «l’Algérie souhaite être un partenaire stratégique et pas un adversaire » des Etats Unis. Le chef de l’état algérien aurait néanmoins précisé à son hôte, que la coopération de son pays aurait des limites dans certains cas. En contrepartie, l’armée algérienne devait bénéficier de l’aide américaine en matière d’entrainement et d’équipement militaires.
La coopération algéro-américaine en matière de lutte contre le terrorisme a ainsi dépassé le stade des échanges de renseignements pour passer à d’autres formes de coopération plus engagées incluant les actions sur le terrain.
Lundi dernier, le commandant des forces terrestres d’Africom, le général David Hogg, a fait état à Alger de progrès « très impressionnants » dans la lutte anti-terroriste au Sahel menée par les pays de la région sous le leadership régional algérien.

 

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