Pour lutter contre le blanchiment de l’argent sale, le crime organisé et le financement du terrorisme, des cellules de renseignement financier de quatre pays maghrébins se sont réunis en conclave début octobre à Rabat, à l’initiative de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et avec le soutien du gouvernement canadien. Ce dernier a pris en charge les frais d’organisation de cette rencontre, à laquelle a assisté, l’ambassadeur du Canada au Maroc, Christopher Wilkie. Une vingtaine de participants appartenant aux cellules de renseignements financiers du Maroc, de Tunisie, d’Algérie et de Mauritanie ont participé du 4 au 8 octobre, à cet atelier de formation aux techniques de l’analyse du renseignement financier.
Selon Hassan Alaoui Abdallaoui, président de l’Unité marocaine de Traitement du Renseignement Financier (UTRF) qui a vu le jour en avril 2009, le Maroc a entrepris récemment de gros efforts, pour améliorer davantage la conformité de son dispositif aux standards internationaux en la matière. De son côté, l’ambassadeur du Canada a réitéré l’engagement de son pays à contribuer aux efforts de formation dans la région de l’Afrique du Nord et souligné l’importance du renforcement des capacités opérationnelles des structures maghrébines spécialisées dans ce domaine. La région vit ces dernières années, sous la menace permanente du réseau d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) qui a fait de la vaste étendue de l’espace sahélien, son arrière base. Un espace qui s’est transformé en un no man’s land, où prolifèrent les trafics en tous genres, y compris le trafic d’armes et de drogues et les enlèvements d’otages utilisés comme sources de financement des actions terroristes. Les cellules de renseignements financiers ont pour objectif d’analyser des déclarations de soupçon transmises par des institutions ou des entreprises privées, concernant des opérations pouvant révéler des cas de blanchiment ou de financement du terrorisme. Elles sont aussi appelées à acquérir les bases nécessaires à la rédaction de rapports d’analyses détaillés et transmettre, si nécessaires, les informations recueillies aux autorités compétentes pour d’éventuelles poursuites en justice. Le développement de cette activité a été encouragé et soutenu par le Programme mondial contre le blanchiment d’argent, (GPML- Global Programme Against Money Laundering) et l’Office des Nations Unies Contre la Drogue et le Crime (UNODC).