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France- centres d’appels : guerre contre les délocalisations

Crise économique et chiffres inquiétants du chômage parmi les jeunes, ont définitivement décidé Laurent Wauquiez, le secrétaire d’Etat français à l’emploi, à trouver la parade : la guerre contre la délocalisation des centres d’appels, qui font perdre des milliers d’emploi dans l’Hexagone. Les principales cibles visées sont les pays de la région méditerranéenne où les délocalisations sont le plus à la mode, essentiellement le Maroc et la Tunisie. Il est vrai que les coûts y sont 2 à 3 fois moins élevés. En 2004, le nombre d’emplois délocalisés de France s’élevait à 10 000, chiffre qui a grimpé à 60 000 en 2009. Aux pays francophones proches comme le Maroc (30 000) et la Tunisie (12 000), se sont joints d’autres Etats Africains, en particulier le Sénégal et l’île Maurice. Aussi, Wauquiez semble-t-il déterminé à recourir aux grands moyens, y compris à la pression, voire au chantage contre les entreprises qui délocalisent.

Outre les traditionnelles incitations fiscales aux entreprises qui renoncent à la délocalisation ou, au contraire, la surtaxation des appels en provenance des centres d’appel à l’étranger, le plan Wauquiez entend pousser le bouchon plus loin : la publication des noms des entreprises qui délocalisent. Le message est clair : la clientèle saura les noms des entreprises délocalisées. Une mesure d’autant plus dissuasive qu’elle a été précédée par une campagne insinuant que les clients critiquent souvent la qualité des services. Entendez, faible maîtrise de la langue française par l’opérateur à l’autre bout du fil. Pour donner de l’ampleur à ses mesures, Wauquiez a décidé d’envelopper le tout dans un plan d’action. L’objectif est de retenir sur le territoire français ces milliers d’emplois qui se déplacent chaque année sous d’autres cieux. Il a ainsi annoncé la tenue d’assises sur cette question à la rentrée. Toutefois, la bataille contre les entreprises de téléservices qui délocalisent n’est pas gagnée d’avance. Les professionnels du secteur ont gagné en compétitivité et en coûts et ne voudraient pas y renoncer facilement. Car l’employé d’un centre d’appel marocain ou tunisien est payé entre 400 et 450 euros par mois contre 1320 euros bruts en France (primes et treizième mois inclus). De surcroît, la Commission européenne de Bruxelles, qui a compétence en la matière, pourrait très bien s’opposer à ces mesures fiscales.

 

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