Au Cameroun, la journée du 13 octobre 2025 s’ouverte dans l’attente et la prudence, au lendemain d’une présidentielle décisive. Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, brigue un huitième mandat face à onze candidats, dont ses anciens ministres Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, figures du septentrion. Aucun résultat, même provisoire, n’a encore été communiqué, et les journaux du jour s’efforcent de dresser un premier bilan.

Le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune salue une « forte mobilisation » et un vote « dans le calme », vantant « l’engouement des électeurs » à travers le pays. La presse indépendante, plus prudente, évoque un climat apaisé mais fragile. Mutations relève des « irrégularités » dans plusieurs circonscriptions — listes incomplètes, électeurs non inscrits — et mentionne des « échauffourées » à Garoua, dans le nord, où la tension a brièvement monté.

L’œil du Sahel, très lu dans la région septentrionale, confirme ces heurts près de la résidence d’Issa Tchiroma Bakary, tout en observant « une sérénité relative » ailleurs dans le Grand Nord.

Sur le plan politique, la bataille des récits a déjà commencé. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a averti les candidats : « Aucun résultat ne peut être proclamé en dehors du Conseil constitutionnel. » Une mise en garde largement reprise par Réalités et Dernière Heure. Le Messager met même en scène ce bras de fer en Une, opposant visuellement le ministre au candidat Tchiroma.

Entre satisfaction officielle et méfiance populaire, le pays retient son souffle en attendant les premiers chiffres d’un scrutin crucial pour son avenir politique.