Hier jeudi, à l’issue d’une réunion avec leurs homologues européens à Luxembourg, les ministres de l’Intérieur français et allemand Bernard Cazeneuve et Thomas de Maizière ont annoncé que leurs pays accueilleraient respectivement 9 100 et 12 000 personnes, principalement des réfugiés syriens et érythréens, dans les deux prochaines années. Si ces chiffres correspondent à ce que souhaitait Bruxelles, ils ne suffisent cependant à masquer les divisions que le sujet continue de provoquer au sein de l’Union européenne.
L’Union européenne est à la recherche d’un consensus européen pour sur la répartition de 60 000 réfugiés ou demandeurs d’asile pour soulager l’Italie et la Grèce, soumises à une forte pression migratoire. Et la partie est loin d’être gagnée. Si la France et l’Allemagne se sont concrètement engagées, la Pologne et la République Tchèque se montreraient bien disposées tandis que l’Espagne et l’Autriche ont voulu différer l’annonce de leur contribution et que la Hongrie a répondu par un non catégorique. Dans le groupe figurent 40 000 demandeurs d’asile débarqués ces dernières semaines sur les côtes grecques et italiennes et 20 000 réfugiés enregistrés par le HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés) des Nations unies, actuellement hébergés dans les pays limitrophes de la Syrie, principalement la Turquie.
La présidence luxembourgeoise de l’Union européenne tout juste en fonctions a fait du dossier sa « première priorité » et a promis qu’il serait scellé lors d’une nouvelle réunion des ministres de l’Intérieur le 20 juillet prochain à Bruxelles. Les pays opposés à cette répartition des demandeurs d’asile et réfugiés dans l’Union européenne craignent que la mesure ne booste encore plus l’immigration clandestine vers le Vieux continent. La répartition sur une base volontaire de ces 60 000 migrants dans l’Union européenne a été adoptée fin juin. La mesure remplace celle des quotas, plus contraignante, que la Commission européenne souhaitait à la place.