Le premier geste de Felipe VI, en tant que roi d’Espagne, a été un message d’apaisement adressé à la Catalogne, la région autonome espagnole dirigée par des nationalistes et en conflit avec Madrid pour ses aspirations indépendantistes.
Intronisé depuis une semaine, le roi Felipe VI a communiqué son message à l’occasion de la cérémonie de remise de prix de la Fondation Prince de Gérone, l’un des titres de noblesse que portait Felipe, héritier de la couronne, et qu’il a transmis à sa fille Leonor âgée de huit ans. A cette occasion, il a déclaré, en catalan, sa détermination à rendre la Couronne plus présente dans la région tout en transmettant ses messages de respect, de compréhension et de vie en commun à la population.
L’exercice était pourtant des plus  périlleux pour le nouveau souverain. Avec ses 100 000 habitants, la ville de Gérone où le roi s’est exprimé est un fervent pôle indépendantiste de la région. Ses élus viennent de voter une motion affirmant que le titre de Princesse de Gérone ne représentait pas la ville. Pourtant, et malgré le peu de pouvoirs réels que lui confère la monarchie parlementaire, Felipe pourrait jouer un rôle dans la facilitation du dialogue entre le gouvernement central conservateur et les nationalistes catalans. Il s’est souvent rendu en Catalogne et y a rencontré à plusieurs reprises des responsables politiques et économiques. Mais jeudi, aucun entretien officiel n’a eu lieu entre le roi et Artur Mas, président nationaliste catalan qui porte le projet de référendum prévu pour le 9 novembre prochain sur l’autodétermination de la Catalogne.
Le Roi Felipe VI entame un début de règne des plus délicats entre le scandale dans lequel sa sœur Cristina est menacée de procès et le sentiment anti-monarchie qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans le pays, et pas seulement en Catalogne.