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Maghreb: La femme faiblement représentée dans la direction des syndicats

La femme maghrébine a encore un long chemin à parcourir pour parler d’égalité entre les deux sexes. C’est le cas des postes de commandement dans les centrales syndicales, où la présente féminine est rarissime. C’est un sujet qui a été débattu, deux jours durant à Hammamet (60 km de Tunis) par des femmes syndicalistes d’Algérie, du Maroc et de Tunisie.

La réunion avait également pour objet de mettre en place, un réseau régional qui leur permettrait d’améliorer leur taux de participation aux centres de décisions dans les centrales syndicales maghrébines. Cette réunion-atelier est initiée par l’Institut de recherches et de formation de l’ONU pour la promotion des femmes (Instraw) en collaboration avec un centre de la femme arabe (Cawtar). Selon un état des lieux établi par un comité de la centrale syndicale tunisienne (UGTT), il reste beaucoup à faire en matière d’égalité entre hommes et femmes dans le monde du travail et surtout au sein des centrales syndicales.
Malgré des avancées dans le nombre d’adhésions des femmes, celles-ci n’ont pas pu accéder au sommet de la hiérarchie syndicale, affirme la Tunisienne Radhia BelHadj Zekri dans un rapport intitulé : « femmes et syndicats dans les pays du sud de la Méditerranée». Son constat de « très faible représentation » des femmes dans les postes de décision et de gestion syndicales, concerne les trois pays du Maghreb, où aucune femme élue n’est jamais parvenue à briguer le poste de secrétaire générale, y compris dans les secteurs à forte présence féminine (éducation, santé, textile).
C’est au Maroc que les femmes syndicalistes sont les mieux loties avec un quota de 12% du nombre total des syndicalistes, avec une forte concentration dans les services. Un seul siège est occupé par une femme au bureau exécutif de l’Union marocaine du Travail (UMT), selon le rapport établi en 2009. Paradoxalement, en Tunisie, pays où le statut juridique des femmes a une certaine longueur d’avance, aucune femme n’a jamais siégé au sein d’une direction syndicale. En Algérie, l’Union générale du travail (UGTA) ne compte que 5% de femmes parmi ses membres. Quinze d’entre elles siègent au sein de la commission exécutive en 2008. Une première rencontre s’est tenue en 2009 au Maroc, dans le cadre d’un projet lancé en 2008 ayant pour objectif de promouvoir l’accès des femmes aux postes de décision dans les syndicats des trois pays maghrébins.
La prochaine et dernière réunion aura lieu en Algérie pour finaliser, selon les organisateurs, le programme dit de « renforcement du leadership féminin » financé par le gouvernement espagnol.

 

 

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