19/04/2018 Alain Cohen-Krawczyk Politique 0
La Chambre des Lords, chambre haute du Parlement britannique, a adopté hier mercredi un amendement permettant au Royaume-Uni de rester dans l’union douanière, infligeant ainsi, un nouveau revers au gouvernement conservateur de Theresa May qui s’était engagé à la quitter.
A l’issue d’un débat très animé, les Lords ont voté par 348 voix contre 225 en faveur de cet amendement. Celui-ci demande au gouvernement de Londres, de venir expliquer devant le Parlement les mesures qui ont été prises pour trouver un « arrangement qui permettra de continuer à participer» à l’union douanière, mais ne demande pas spécifiquement au Royaume-Uni d’y rester.
Vingt-quatre Lords conservateurs, parmi lesquels l’ancien commissaire européen chargé des relations extérieures ou encore Michael Heseltine, un ex-ministre de Margaret Thatcher, n’ont pas hésité à défier leur propre camp.
L’objectif des Lords semble être de forcer la première ministre Theresa May à organiser un vote à la Chambre des communes sur le sujet, vote qu’elle a de grandes chances de perdre.
Alors que les travaillistes sont officiellement pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’union douanière, les conservateurs sont extrêmement divisés sur le sujet et une bonne dizaine d’entre eux sont prêts à se rebeller sur le sujet, ce qui suffirait pour que le gouvernement perde sa majorité.
Le sujet fait tellement débat au Royaume-Uni en ce moment, parce que le fait de rester dans l’union douanière permettrait de réduire le retour des douanes après la sortie de l’Union européenne et limiter les frictions économiques.
Mais ce faisant, c’est la portée du Brexit lui-même qui serait remise en question si le pays ne quittait pas les structures économiques de l’Union européenne, et que le Royaume-Uni ne pourrait pas mener sa propre politique commerciale et signer des accords de libre-échange avec le reste du monde, sans avoir besoin de l’accord de l’UE.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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