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Annulation d’un vol transférant des migrants du Royaume-Uni au Rwanda

Le premier vol prévu hier mardi soir pour expulser des migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda a été annulé à la suite d’un recours de dernière minute et une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). 

La CEDH, basée à Strasbourg, a estimé que la justice britannique doit d’abord examiner la légalité du projet de loi, ce qui est prévu en juillet, et plus particulièrement s’assurer que les migrants puissent avoir accès à des procédures équitables au Rwanda et que le Rwanda soit considéré comme un pays sûr. 

Les autorités britanniques comptaient expulser à l’origine jusqu’à 130 migrants Iraniens, Irakiens, Albanais, ou encore Syriens, à bord de ce premier vol. Mais ce chiffre n’a cessé de diminuer à la suite des divers recours individuels. 

Le gouvernement britannique prétend, avec son projet d’envoyer des demandeurs d’asile arrivés clandestinement au Royaume-Uni au Rwanda, à plus de 6.000 kilomètres de Londres, freiner les traversées illégales de la Manche, qui ne cessent d’augmenter malgré les promesses répétées de contrôler l’immigration depuis le Brexit. 

Depuis le début de l’année, plus de 10.000 migrants ont traversé illégalement pour atteindre les côtes britanniques sur de petites embarcations, un chiffre record par rapport aux années précédentes. 

En vertu de son accord avec Kigali, Londres financera dans un premier temps, le dispositif d’accueil des migrants expulsés à hauteur de 140 millions d’euros. Le gouvernement rwandais a précisé qu’il proposerait aux migrants la possibilité « de s’installer de manière permanente » dans ce pays. 

Le Rwanda, dirigé par le président Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994 qui a fait 800 000 morts selon l’ONU, est régulièrement accusé par des ONG de réprimer la liberté d’expression, les critiques et l’opposition politique. 

Très populaire au sein de l’électorat conservateur, le projet britannique soulève une vague de critiques, de l’ONU aux associations de défense des droits des migrants en passant par le prince Charles ou encore l’Eglise anglicane, qui jugent le projet du gouvernement cruel et immoral.