Le Premier ministre britannique, Boris Johnson a remporté hier lundi au parlement, le vote de confiance des députés du Parti conservateur, mais il en sort aussi fragilisé et affaibli qu’il l’était depuis des mois, par le «Partygate» et ses révélations en cascade.
Le seuil fatidique de 54 lettres de députés, soit 15% du groupe parlementaire, exigeant le départ de leur dirigeant a été atteint dimanche. Le Premier ministre, qui a lui-même prôné la tenue immédiate d’un vote de confiance, a obtenu les voix de 211 députés conservateurs et 148 ont voté contre lui.
Boris Johnson s’offre un bol d’air avec ce succès étant donné qu’aucune autre motion de défiance ne peut être déposée contre lui pendant un an. Si le Premier ministre a commenté à la télévision un « résultat convaincant, un résultat décisif », il se retrouve désormais face à une majorité fracturée et n’est toujours pas à l’abri d’une éviction.
En poste depuis 2009, Boris Johnson n’a cessé de voir sa popularité fondre, à cause notamment de l’inflation vertigineuse et des difficultés économiques liées au Brexit.
Le « Partygate », le scandale des soirées clandestines fort arrosées en série au 10 Downing Street pendant que le Royaume était confiné pour cause de Covid-19, a été la goutte qui a fait déborder le vase.
L’impopularité croissante du dirigeant britannique a déjà valu à son parti de sérieux revers aux élections locales de mai dernier. Des fiefs acquis aux conservateurs sont passés aux mains des travaillistes ou des libéro-démocrates.
Mais surtout, pour la première fois, le Sinn Fein indépendantiste l’a remporté en Irlande du Nord, ouvrant la voie à un divorce avec Londres, une chose qui ne devait jamais arriver selon les promesses de Boris Johnson.
La majorité doute de plus en plus de la capacité de Boris Johnson à remporter les législatives de 2024. Par ailleurs une enquête parlementaire est toujours en cours pour déterminer si le Premier ministre a délibérément menti à la Chambre en affirmant ne pas avoir enfreint les règles durant la période du covid-19. La conclusion de cette enquête pourrait contraindre Boris Johnson à la démission.