Dans un discours prononcé hier lundi à l’occasion de la clôture de la Convention sur l’avenir de l’Europe au Parlement européen, le président français, Emmanuel Macron, tout juste investi pour un second mandat de cinq ans, a lancé l’idée d’une «communauté politique européenne» que pourraient rejoindre des pays aspirant à adhérer à l’Union européenne comme l’Ukraine ou l’ayant quitté, comme le Royaume-Uni.
Le président français a justifié sa proposition par la longueur et la complexité du processus d’adhésion à l’Union européenne. La nouvelle organisation serait un nouvel espace de coopération en matière de politique, de sécurité, d’énergie, de transports, d’investissements, d’infrastructures ou de circulation des personnes. La proposition d’y adhérer, qui « ne préjugerait pas d’une adhésion future à l’Union européenne forcément », pourrait être faite au président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Dans son discours, Emmanuel Macon s’est également prononcé pour une Union plus « indépendante », notamment sur le plan énergétique, et plus « efficace » dans son fonctionnement, étant favorable à cet égard au passage à la majorité qualifiée pour les questions relatives aux finances et à la politique étrangère.
Le président français a aussi plaidé en faveur d’une « révision des traités » de l’Union européenne via la convocation d’une convention dédiée, une initiative qui divise profondément les pays membres de l’UE.
Lors d’une conférence de presse à Berlin où Emmanuel Macon était arrivé en début de soirée pour un entretien et un dîner de travail, le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé que la proposition du président français était «très intéressante», mais que cette entité ne devait pas concerner les pays déjà engagés dans un processus d’adhésion à l’Union comme les Balkans occidentaux (Albanie, Macédoine du Nord, Serbie et Monténégro).