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Guerre en Ukraine : L’Europe se dirige vers un embargo progressif sur le pétrole russe

La Commission européenne a finalisé hier mardi sa proposition pour un sixième paquet de sanctions contre Moscou, dont un embargo progressif sur le pétrole russe, pour tarir le financement de son effort de guerre contre l’Ukraine.

La proposition des nouvelles sanctions a été adoptée tard dans la nuit de mardi, par les commissaires réunis à Strasbourg pour la session plénière du Parlement européen. Elle a été communiquée vers minuit aux ambassadeurs des Etats membres qui vont commencer à l’étudier lors d’une première réunion ce mercredi à Bruxelles.

Ce nouveau train de sanctions comprend un projet d’embargo sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie. Il prévoit un arrêt progressif des achats européens du brut russe, sur une période de six à huit mois, jusqu’à fin 2022, avec une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie.

Un responsable européen a précisé que ces deux pays, enclavés et totalement dépendants des livraisons par l’oléoduc Droujba, pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.

L’objectif est clairement d’assécher les finances de la Russie. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a indiqué que la Russie exporte deux tiers de son pétrole vers l’Union européenne à laquelle elle a fourni, en 2021, 30% du brut et 15% des produits pétroliers pour une facture avoisinant les 80 milliards de dollars.

Et selon le Centre for Resaerch on Energy and Clean Air, depuis le début de la guerre, les 27 pays de l’Union européenne ont versé 48 milliards d’euros à la Russie pour le gaz et le pétrole, un argent qui alimente la guerre menée par le président russe Vladimir Poutine.

Mais plusieurs responsables et diplomates européens ont révélé que le projet des nouvelles sanctions européennes suscite encore des réserves. Tout d’abord, d’autres pays européens, comme la Bulgarie et la République tchèque, veulent bénéficier de la même dérogation que la Hongrie et la Slovaquie. L’unanimité étant nécessaire et au vu des intérêts de chaque Etat membre, rien ne garantit l’adoption dans un proche avenir de ces nouvelles sanctions.