L’Union européenne (UE a décidé «d’arrêter» ses missions de formation et d’entraînement de l’armée et de la garde nationale au Mali, mise à part la formation sur les lois de la guerre, a annoncé le chef de la diplomatie européenne l’Espagnol, Josep Borrell à l’issue d’une réunion ce lundi à Luxembourg, avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE, précisant que les forces de l’UE resteront au Sahel et seront déployés dans les pays voisins du Mali.
Josep Borrell a expliqué que cette décision a été prise parce que la junte n’a pas fourni «les garanties demandées». L’Union européenne a engagé plusieurs centaines de militaires et d’experts dans deux missions de formation au Mali, l’EUTM pour les forces armées et l’EUCAP Sahel-Mali pour la police. Le mandat de l’EUCAP, approuvé en 2015, a été prolongé au 31 janvier 2023. Celui de l’EUTM, depuis 2013, court jusqu’au 18 mai 2024.
Si la coopération entre l’Union européenne et les autorités du Mali a commencé à se dégrader avec la prise de pouvoir par les militaires suite à deux coups d’Etat, en août 2020 puis en mai 2021, le principal problème posé à l’Union européenne est la présence de mercenaires du groupe russe Wagner, venus au Mali à la demande de la junte, et la collaboration d’unités de l’armée malienne formées par l’Union européennes à leurs activités.
Les Européens réclament une enquête indépendante sur les événements qui se sont produits à Moura, une région du centre du pays, qui est l’un des principaux foyers de violences sahéliennes survenues entre le 27 et le 31 mars.
L’armée dit avoir «neutralisé» 203 djihadistes lors d’une opération d’envergure, mais des témoignages font état de l’exécution en masse de civils par des soldats maliens et des «combattants étrangers».