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USA: Kerry veille à rassurer l’allié saoudien

KSA
John Kerry est de nouveau en tournée au Moyen orient, où les guerres et les déchirements dans la région imposent au secrétaire d’Etat américain de jouer le difficile rôle d’équilibriste entre des protagonistes pas toujours faciles. Kerry a cependant veillé, à partir du Caire, à déblayer le terrain avant son arrivé à Riyad, en rassurant l’allié saoudien sur les très sensibles questions syrienne et égyptienne.

Dès son arrivée dans la capitale égyptienne dimanche, John Kerry a tenu à dissiper, en partie du moins, l’ambiguïté de la position de Washington à l’égard du nouveau pouvoir égyptien. La destitution par le général Al Sissi du président Morsi et la répression des Frères musulmans qui s’en est suivie, avaient irrité l’administration Obama. Washington avait répliqué par un ostensible refroidissement de ses relations avec le Caire, allant jusqu’à geler une partie de son aide, au grand dam de l’Arabie Saoudite. A présent, cette page paraît presque tournée, John Kerry ayant affirmé que les Etats-Unis étaient  déterminés à continuer de travailler avec les nouvelles autorités égyptiennes. Cette annonce est d’autant plus significative qu’elle intervient parallèlement à l’ouverture du procès de l’ancien président, l’islamiste Mohamed Morsi. Malgré le bémol de Kerry insistant pour garantir un procès équitable au président déposé, le revirement américain a été exprimé de façon à ne pas passer inaperçu à Riyad.

Toujours au Caire, John Kerry a adressé le même message rassurant aux saoudiens à propos de la question syrienne. Washington, a expliqué Kerry, partage le même objectif avec ses alliés, celui de mettre en place un gouvernement de transition en Syrie. Un gouvernement où Bachar Assad n’a pas de place. Et pour enfoncer le clou, le chef de la diplomatie américaine a employé des mots sans détour. Assad « a perdu toute autorité morale » et il est difficile de  « mettre un terme à la guerre tant qu’Assad est là-bas ».

Les déclarations de Kerry ont certes provoqué une levée de boucliers dans le camp de Bachar Assad, avec le risque de voir les chances d’organiser la conférence de Genève-2 sérieusement compromises. Mais elles ont le mérite d’envoyer un signal rassurant à Riyad.
Enfin, en laissant de côté l’inextricable conflit israélo-palestinien, il reste un autre dossier sensible qui a jeté un froid dans les relations stratégiques entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, celui de l’Iran.  Séduit par les sorties rassurantes du président iranien Hassan Rohani, Washington est en train de tenter une ouverture vers Téhéran, avec l’objectif de dissuader l’Iran de fabriquer des armes nucléaires. Un rapprochement que le rival saoudien de l’Iran voit avec la plus grande circonspection.

Le refus de l’Arabie Saoudite de siéger au Conseil de sécurité, un  événement sans précédent dans les annales des Nations unies, a constitué un signal très clair du mécontentement saoudien dont les américains ont certainement mesuré toutes les conséquences prévisibles sur la région.

2 comments

karim adlan says:

est ce que washington a besoin de l’accord des saoudiens pour faire ce qu’ils veulent dans la région ? Les déclarations de John Kerry et les paroles d’Obama sont simplement destinées à faire passer la pilule de leur amère politique au Proche orient.

claude dureil says:

Les Etats Unis n’ont pas le choix. Leur rapprochement avec l’Iran est dicté par leur souci de protéger Israel en empêchant les iraniens de disposer de l’arme nucléaire. Ce faisant, ils irritent leur riche et puissant allié saoudien qui est en même temps le principal adversaire de Téhéran dans la région.

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