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ONU : espoirs et limites du traité sur les armes

Après plusieurs années d’âpres négociations, la communauté internationale est finalement parvenue, le 2 avril, à signer le premier traité de l’histoire qui réglemente le commerce international des armes. Un texte qui, malgré ses limites, ouvre des possibilités significatives de contrôle de la circulation des armes au niveau international.

Le traité a été adopté par l’Assemblée générale de l’ONU par 154 voix pour et 23 abstentions, dont celle de la Russie et de la Chine, deux poids-lourds du commerce des armes. Pour des raisons évidentes, l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord ont voté contre. Même s’il est loin d’être décisif pour le contrôle de la circulation des armes dans le monde, le texte imposera désormais aux fournisseurs de s’assurer que les engins de la mort ne tombent pas entre les mains de terroristes, de criminels ou ne servent à commettre des violations graves des droits de l’homme. Ce commerce international d’un genre particulier, dont souffrent essentiellement les pays du Sud, est évalué à plus de 80 milliards de dollars par an. Il concerne  toutes les armes conventionnelles qui vont du Kalachnikov aux navires de guerre et aux avions de combats, en passant par les canons, les missiles, etc. Les Etats Unis, le plus grand exportateur d’armes au monde qui a accaparé les 2/5 du commerce international en 2012, ont voté presque à contrecœur en faveur du texte. Ils ont toutefois réussi à imposer que les munitions et les composants d’armes échappent à l’interdiction d’importation et de transit.

La face cachée du traité est pointée par les Organisations internationales de défense des droits humains qui révèlent les lacunes du texte malgré son importance indéniable. En premier lieu, la possibilité pour deux Etats signataires liés par des accords de coopération militaire, de poursuivre tranquillement leurs ventes d’armes. En outre, aucune sanction n’est prévue contre les pays qui n’ont pas signé le traité. Ce qui fait craindre que l’Iran et la Russie ne continuent à alimenter impunément le régime de Bachar Al Assad.

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