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Enrico Letta : le Monsieur anti-austérité

Enrico Letta sera-t-il le sauveur d’une Italie meurtrie par la morosité économique doublée d’une grave crise politique ? En clouant au pilori les politiques européennes d’austérité, le nouveau chef du gouvernement italien semble en tout cas décidé à privilégier les mesures de relance.
Présentant lundi son programme devant la Chambre des députés, Enrico Letta qui conduit une délicate alliance entre la gauche et la droite, estime que l’Italie s’enfonce dans la crise économique « par la faute de la seule austérité ». Touchant un sujet particulièrement sensible vu de Bruxelles, il a aussitôt précisé qu’au niveau « des institutions européennes, nous individualiserons les stratégies pour parvenir à la croissance sans compromettre l’assainissement des finances publiques ». Conscient également que les marchés attendaient de connaître la direction que va prendre la troisième économie de la zone euro, Letta a assuré que la relance n’était pas une option pour son gouvernement. Les politiques « en faveur de la relance ne peuvent plus attendre », a-t-il tranché.
Pour ce politique de 46 ans, « La réduction de la pression fiscale sans endettement sera un objectif permanent ». Il a également promis une « réforme complète » du système des impôts façonné par ses prédécesseurs Mario Monti et Silvio Berlusconi. Pourtant, la tâche ne s’annonce pas de tout repos, la dette publique italienne dépassant 2000 milliards d’euros, alors que le PIB pour l’année en cours devrait baisser d’environ 1,5%. Enrico Letta est aussi attendu sur le front de l’emploi, environ 12% de la population active en Italie étant touchée par le chômage et plus particulièrement les jeunes. Autant d’objectifs qu’il n’est pas aisé d’atteindre en ces temps de crise, estiment les spécialistes.
Toutefois, Enrico Letta dispose de certains avantages non négligeables. Il est en effet devenu chef du gouvernement après une crise politique post-électorale qui a duré plus de deux mois. Il apparaît ainsi comme un sauveur, d’autant plus qu’il bénéficie aussi de la confiance du président de la république Giorgio Napolitano, devenu une véritable icône politique en Italie après sa récente réélection à l’âge de 88 ans.

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