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Le Maroc marque un bon point dans la bataille diplomatique pour le Sahara occidental

Il a fallu l’intervention personnelle du Roi Mohammed VI pour soustraire in-extremis, un passage jugé indésirable par le royaume chérifien, du projet de résolution sur le Sahara Occidental, adoptée jeudi par le Conseil de Sécurité.

Dans un avant-projet de cette résolution qui a renouvelé pour un an, le mandat de la MINURSO au Sahara Occidental, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice avait en effet, inséré un paragraphe qui confère à la mission onusienne la prérogative de surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps sahraouis de Tindouf que contrôle le Front Polisario en territoire algérien.

Le Maroc a vivement réagi contre la démarche américaine, allant jusqu’à reporter sine die un exercice militaire conjoint prévu en avril près d’Agadir avec la participation de 1400 militaires américains.

Le paragraphe contre lequel s’est élevée toute la classe politique et la diplomatie marocaines, a été finalement révisé pour qu’en fin de compte, le Conseil de sécurité se contente dans le texte final, d’encourager les parties au conflit (Maroc et Front Polisario) à mieux respecter les droits de l’Homme, mais sans pour autant aller jusqu’à changer, comme le proposait Washington, le mandat de la MINURSO consistant actuellement à faire respecter le cessez-le feu au Sahara.

Dans une course contre la montre, la diplomatie marocaine coiffée, une fois n’est pas coutume, par le monarque alaouite, a ratissé large pour convaincre les membres permanents du Conseil de sécurité et ceux du groupe des Amis du Sahara, sur le bien fondé de la position du Maroc. Pour Rabat, en considération des efforts soutenus accomplis en matière de droits de l’homme, avec la reconnaissance même de l’Onu, le Maroc n’a nullement besoin d’être supervisé en la matière, par un corps étranger.

Pour remettre les pendules à l’heure, le Roi Mohammed VI a ainsi téléphoné directement ou envoyé des messages écrits à plusieurs chefs d’Etat des pays alliés y compris le président Barak Obama, dont le pays considère le royaume chérifien comme un allié stratégique dans la région MENA.

Finalement, Washington a renoncé à inclure les droits de l’Homme dans le mandat de la MINURSO, une démarche que Rabat considérait comme un empiétement sur sa souveraineté nationale. Dans les coulisses de l’Onu on murmurait même que le Maroc avait l’intention d’expulser le personnel de la MINURSO si l’avant projet de résolution était retenu tel que proposé par Susan Rice.

Depuis le départ en1975 du dernier soldat des forces coloniales espagnoles du Sahara Occidental, suivi d’un cessez-le-feu instauré en 1991, le Front Polisario, appuyé par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination, alors que le Maroc propose une large autonomie. Chacune des deux parties au conflit campe ainsi dans ses positions, alors que l’ONU souligne l’importance d’avancer dans les négociations, actuellement dans l’impasse, afin de contribuer à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel.

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