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Egypte: Morsi, seul maître du jeu ?

La condamnation à mort de 14 islamistes jihadistes est révélatrice du climat politique actuel en Egypte, où le président Morsi affiche une intraitable détermination à en découdre avec les groupes extrémistes armés, qui ont redoublé d’activisme depuis une année.

Les 14 jihadistes condamnés ont été reconnus coupables de la mort de sept policiers et soldats lors d’une attaque terroriste il y a un an dans le Sinaï. Mais surtout, cette lourde condamnation intervient quelques jours seulement après une opération meurtrière des forces de sécurité égyptiennes contre des groupes terroristes dans la péninsule. La réaction énergique du nouveau président était consécutive à l’attaque d’éléments salafistes contre un poste frontière avec Israël et la bande de Gaza, qui a causé la mort de 16 gardes-frontières égyptiens le 5 août. Cette détermination du président égyptien est de nature à renforcer sa position, particulièrement dans le contexte de sa décision surprise de retirer à l’armée les larges pouvoirs politiques et législatifs qu’elle s’était arrogée. Toutefois, la neutralisation du pouvoir des militaires laisse craindre que le président Mohamed Morsi, lui-même un islamiste du puissant parti des Frères musulmans, ne s’arroge des pouvoirs surdimensionnés. Surtout en l’absence d’une Constitution qui limiterait ses compétences. En revanche, de nombreux égyptiens et une bonne partie de la classe politique estiment que ce n’est qu’un juste retour des choses.
C’est dans ce climat passablement clivé que le président essaie de manœuvrer en rassurant ses opposants qui craignent une  « dictature des Frères », sans décevoir ses partisans convaincus que leur heure est venue.

 

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