01/03/2012 Alain Cohen-Krawczyk Analyses 0
Un des co-présidents et membre fondateur de l’Union pour la Méditerranée (UpM) jette l’éponge. La France qui co-présidait avec l’Egypte l’UpM depuis sa fondation en juillet 2008, a décidé de se retirer au profit de l’Union européenne. Pour expliquer cette décision impromptue, le ministère français des affaires étrangères a souligné mardi, que la transmission de la co-présidence nord de l’UpM, qui sera effective à compter du 1er mars, illustre le rôle « central de l’UE dans l’accompagnement des changements » en cours au sud de la Méditerranée, par le biais notamment de la politique européenne de voisinage rénovée.
Cette entrée de l’UE au plus haut niveau dans la gouvernance de l’Union pour la Méditerranée devra se traduire selon le porte-parole du Quai d’Orsay, par « un soutien accru » aux projets concrets de cette organisation de coopération euro-méditerranéenne, dans le cadre du soutien aux transitions démocratiques en cours dans les pays arabes du Sud de la méditerranée. Avant l’annonce de cette décision, certaines voix parlaient de l’existence de deux options à la co-présidence nord de l’UpM : soit l’Espagne, soit la Commission Européenne (CE). Le choix est donc tombé sur la deuxième option ce qui devrait se traduire probablement par une plus grande transparence et une meilleure complémentarité des politiques euro-méditerranéennes (UpM et Politique Européenne de Voisinage). Cependant cette option comporterait, selon les spécialistes, le risque de voir l’UpM basculer au second plan des intérêts stratégiques de l’Union Européenne (UE). Ces spécialistes des rapports nord-sud craignent en effet que l’UE ne privilégie les intérêts des pays européens (dont beaucoup, non-riverains, ne s’intéressent pas vraiment à la Méditerranée) au détriment ceux des pays de la rive Sud. Il aurait été plus équitable pour faire la part des choses, estiment-ils, d’attribuer le poste délaissé par la France à autre un pays du Sud de l’Europe comme l’Espagne ou l’Italie qui sont directement concernés et intéressés par les enjeux méditerranéens. L’UpM est basée à Barcelone, où le diplomate marocain Fathallah Sijilmassi assure la fonction de secrétaire général de cet organisme depuis le 10 février dernier, date de son élection à ce poste en remplacement de son compatriote, Youssef Amrani, nommé début janvier, ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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