17/02/2012 Alain Cohen-Krawczyk Analyses 0
L’opposition acharnée des professionnels espagnols n’y a rien fait. Pas plus que le contexte de crise économique en Europe. L’accord libéralisant les échanges agricoles entre l’Union européenne et le Maroc a été finalement validé par le Parlement européen.
L’accord prévoyant une libéralisation réciproque des produits agricoles et agroindustriels, porte sur la libéralisation immédiate en valeur de 55% des exportations du Maroc vers le marché européen, et de 45% des ventes européennes au Maroc. Les produits sensibles susceptibles d’impact économique et social négatif des deux côtés feront l’objet d’aménagements particuliers. Il s’agit notamment de la tomate marocaine et, côté européen, du blé, lait UHT, etc.
L’accord représente une réelle opportunité pour les professionnels marocains, dont l’Europe est le marché historique traditionnel en termes de proximité et de capacité d’écoulement. Ils comptent beaucoup sur cet accord pour accélérer la modernisation du secteur agricole et agroindustriel et de transformation des produits halieutiques. Pour leur part, les exportateurs européens ont aussi beaucoup à gagner de cet accord. A commencer par l’écoulement de semences, fertilisants et autres intrants dont le Maroc est un traditionnel importateur à partir des usines de l’UE. Les professionnels européens pourront également exporter vers le Maroc une large palette de produits agroindustriels.
Mais au-delà de son aspect économique et commercial, l’accord de libre-échange agricole revêt une dimension éminemment politique et stratégique pour les deux partenaires. Et la majorité des eurodéputés qui ont voté en faveur de l’accord y ont surtout vu un soutien à la stabilité d’un partenaire qui a réussi à introduire d’importantes réformes politiques et à poursuivre le processus de modernisation dans un contexte régional tourmenté.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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