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Les chantiers de Saint-Nazaire rompent un contrat avec la Libye

Les chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont annoncé mercredi avoir rompu leur contrat avec la compagnie d’Etat libyenne GNMTC pour la construction d’un paquebot qui devait être livré fin 2012. La raison invoquée c’est que le deuxième acompte, attendu pour le 15 mai dernier, n’a pu être payé en raison des sanctions internationales qui pèsent sur le régime du colonel Mouammar Kadhafi. De sources officieuses, c’est l’équipe Sarkozy qui aurait fait pression sur les dirigeants de STX Europe, la maison-mère des ex-chantiers de l’Atlantique, pour renoncer à ce contrat avec la promesse que le contrat sera relancé une fois sera délogé le régime de Mouammar Kadhafi.

Pour ne pas attendre la fin de l’interminable guerre libyenne, STX France se dit confiante dans ses capacités à trouver un nouvel acheteur pour le navire. Le futur acquéreur du paquebot, déjà construit à 40% et dont la fabrication se poursuit, pourrait être l’armateur italo-suisse MSC, l’un des anciens clients des chantiers navals de Saint-Nazaire. Jacques Hardelay, directeur général de STX France a assuré que d’autres compagnies seraient approchées. La compagnie libyenne General National Maritime Transport Company (GNMTC), spécialisée dans le transport de produits pétroliers et dirigée par Hannibal, un des fils du colonel Kadhafi, avait signé en juin 2010 une « lettre d’intention de commande » pour un navire de 2.471 cabines, pouvant transporter jusqu’à 4.000 touristes et personnels d’équipage. La transaction a été conclue au moment où les chantiers navals, qui traversaient la pire crise industrielle de leur histoire, avaient mis une grande partie de leurs 2.000 salariés au chômage partiel. Le paquebot devait procurer près de 5 millions d’heures de travail au chantier naval de Saint-Nazaire. La résiliation du contrat qui a permis au bon moment aux chantiers navals de Saint-Nazaire de tourner leur chaîne de production, est à inscrire sur la liste des dégâts collatéraux du conflit libyen, dont le gouvernement français paye déjà un lourd tribut avec son engagement au sein des forces de l’OTAN. Mais STX France ne s’inquiète pas trop pour la perte de ce juteux contrat puisque l’assurance, prévue pour couvrir un tel incident, réduit au minimum l’impact sur ses résultats financiers.

 

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