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Ambiance de fin du monde en Libye

L’atmosphère est devenue irrespirable dans les rues de Tripoli, l’odeur constituée du mélange de gaz lacrymogène, de souffre et de sang prend les rares passants aux tripes.
A chaque carrefour ou presque, des véhicules calcinés, des vitrines cassées, et des commerces éventrés  offrent un spectacle de désolation. Mouammar Kadhafi aura donc choisi la stratégie du pire, inspirée de la doctrine américaine du « choc et de l’effroi » (Shock and Awe), qui aurait du en principe lui permettre de mater la rébellion en quelque jours.

Sauf que la stratégie théorisée par Harlan Ullman et James Wade en 1996 au sein de l’université de la Défense nationale américaine, et qui prône l’usage excessif de la force afin de  « paralyser la perception du champ de bataille par l’adversaire et annihiler sa volonté de combattre » s’est avérée inopérante suite à l’annonce de nombreuses défections au sein de l’armée libyenne combinée  à une résistance farouche d’une population excédée par les excentricités baroques du dictateur au pouvoir depuis plus de quarante années. Même le corps de l’aviation, réputé fidèle au guide de la révolution, a connu deux défections en la personne de colonels conduisant des chasseurs qu’ils ont pu poser hier à Malte après avoir annoncé leur volonté de demander l’asile politique.
Les diplomates libyens, un peu partout dans le monde, se désolidarisent de ce régime «  qui était fou et est devenu  dément » selon l’expression utilisée par ce haut dignitaire libyen qui était en pèlerinage à la Mecque lorsque la répression a été enclenchée, et qui a refusé de revenir au pays. « La situation est intenable et les Kadhafi père et fils le savent » ajoute-t-il avant de conclure « ils vont mener le pays au chaos, car ils espèrent qu’au bout du dix millième mort les gens rentreront chez eux ».

 

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