17/01/2011 Alain Cohen-Krawczyk Select Infos 0
La chute du régime de Ben Ali sous la formidable poussée du peuple tunisien inspire de nombreux commentateurs, qui prédisent un effet d’entraînement sur les pays voisins. Certains conjecturent que les pays du Maghreb, voire les autres Etats arabes seront gagnés par la contagion contestataire. Mais le parallèle avec la Tunisie est loin d’être évident, même si les maux économiques et sociaux sont quasi identiques.
Car si l’étincelle a été déclenchée par l’acte désespéré du jeune chômeur Mohamed Bouazizi, une brève rétrospective montre que le chômage et la pauvreté en Tunisie ne sont pas pires que dans d’autres pays voisins. A bien des égards, la Tunisie a même marqué des points sur le plan économique, l’éducation, etc. Des gains qui contrastent fortement avec la dérive autoritaire dans laquelle s’est enfermée le régime de Ben Ali.
Face à l’explosion de l’échange de l’information à travers le monde, le régime est resté sourd aux besoins d’une jeunesse pourtant formée, en interdisant notamment le libre accès à Internet. Incapables d’opérer des réformes dans un monde en évolution rapide, les autorités ont maintenu une véritable chape de plomb sur la libre expression.
La répression des opposants s’est traduite par un verrouillage de l’espace politique et une inhibition du débat public et l’instauration d’un régime policier parmi les plus rigides au monde. L’extension du clientélisme et de la corruption à tous les secteurs était devenue d’autant plus insupportable pour les tunisiens qu’elle s’accompagnait d’un manque de transparence économique nocif. Le clan de Ben Ali et de sa femme Laila Trabelsi avait la main longue dans pratiquement tous les secteurs.
Le ressentiment de la foule en colère s’est d’ailleurs cristallisé sur ces symboles d’une corruption institutionnalisée, ce qui a finalement enlevé toute légitimité au régime de Ben Ali.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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