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Espagne : Un important remaniement ministériel dicté par la crise

Un remaniement ministériel espagnol de fond pour surmonter la crise, rehausser la cote de popularité du gouvernement Zapatero et rétablir la confiance de l’opinion publique durement mise à l’épreuve par les retombées de la crise économique qui frappe le pays. C’est la première explication donnée au changement opéré ce mercredi 20 octobre, par le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, dont la cote de popularité a chuté en deçà de 30 % d’opinions favorables. Elle a atteint son niveau le plus bas depuis sa réélection en 2008.

Les mesures d’austérité et la réforme du marché du travail pour ramener l’important déficit budgétaire à 6 % du PIB l’année prochaine, contre 11 % l’année dernière, ont largement contribué à cette dégringolade. Le président du gouvernement socialiste a dû passer un accord avec deux petits partis régionaux pour faire adopter par le parlement, son projet de budget pour 2011 qui prévoit une forte réduction des dépenses afin de rassurer les investisseurs. Le nouveau remaniement, comme l’a expliqué Zapatero en annonçant la nouvelle, a pour objectif de « mener à bien les réformes économiques et sociales nécessaires pour la reprise économique ». Ce remaniement, le deuxième depuis 2008 et le plus large depuis 2004, est marqué par le départ la vice-présidente, Maria Teresa Fernandez de la Vega, qui cède son poste au ministre de l’intérieur Alfredo Pérez Rubalcaba, rendu très populaire par sa lutte contre les séparatistes basques et les dernières arrestations dans les rangs de l’ETA. Il conserve aussi son actuel portefeuille de l’Intérieur. Le chef de la diplomatie, Miguel Angel Moratinos, qui a peu brillé dans ses prestations, cède la place à l’actuelle ministre de la santé, Trinidad Jimenez, une des meilleurs collaborateurs de Zapatero. Elle cède son portefeuille par Leire Pajin. Le ministre du travail, Celestino Corbacho lègue son portefeuille à Valeriano Gomez qui se trouve du jour au lendemain confronté à un lourd taux de chômage de 20 %, soit l’un des plus élevés d’Europe. Rosa Aguilar prend le portefeuille de l’environnement, alors que les ministères du logement et de l’égalité seraient démantelés, selon Zapatero. En revanche, le ministère de l’Economie dirigé par Elena Salgado, architecte des mesures d’austérité pour prévenir un scénario comparable à celui de la Grèce, n’a pas subi de changement par peur de susciter l’incertitude et de raviver les inquiétudes des marchés financiers et des investisseurs. « Nous allons être le gouvernement de la réforme, de la reprise économique et de l’emploi », a assuré le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, mais parviendra-t-il avec sa nouvelle équipe, à faire le poids face à la crise ?

 

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