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Berlusconi n’est pas venu à Alger pour son sommet avec Bouteflika

Le sommet Algéro-italien prévu pour les 19 et 20 octobre à Alger, a été reporté à une date ultérieure. Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi n’a pas pu faire le déplacement pour des raisons de santé. Officiellement, il a été opéré d’une tendinite et ses médecins lui avaient prescrit au moins une semaine de repos. « Le sommet a été juste renvoyé, pas annulé », a-t-on expliqué de sources proches du gouvernement italien à Rome, précisant que la nouvelle date de cette rencontre sera fixée ultérieurement.

En marge de sa visite officielle à Alger, Silvio Berlusconi comptait pouvoir débloquer l’épineux problème d’accréditation de la chaîne de télévision tunisienne privée Nessma TV, dont il est actionnaire. Cette chaîne à vocation maghrébine et qui arrose également le public algérien, n’a pour le moment, aucun statut juridique ni commercial dans ce pays. Les autorités algériennes invoquent des raisons politiques pour expliquer leur refus d’accréditation. Elles reprochent à la chaîne privée de pencher en faveur des intérêts marocains dans le traitement des sujets touchant au Sahara Occidental. La chaîne présente également une carte territoriale du Maroc qui indexe le territoire du Sahara occidental. Enfin, dans l’émission de jeu « Qui veut gagner des millions », les questions posées par l’animateur marocain, Rachid El Ouali, aux candidats issus du Maghreb arabe, évoque le Sahara comme faisant partie intégrante du territoire marocain, ce qui n’est pas du tout, du goût des autorités d’Alger. Plusieurs chaînes de télévisions arabes et étrangères, ont déjà payé le prix pour une telle attitude. C’est le cas, notamment, d’Al Jazeera qui avait décidé d’ouvrir son bureau régional au Maroc, assurant un traitement des questions du Sahara occidental, jugé du côté algérien très partial. En Algérie, on doit choisir entre le politique et le fric, mais on ne peut demander les deux à la fois. Berlusconi avait également dans son agenda l’idée de jouer au médiateur entre le Maroc et l’Algérie. Il comptait, selon des sources officieuses, déployer ses bons offices entre Rabat et Alger pour asseoir leurs dirigeants autour de la même table de discussions. Le but est la normalisation des relations entre les deux voisins, devenues très tendues en raison des divergences politiques sur la question du Sahara et d’autres sujets qui ont conduit à la fermeture des frontières en 1994. Les rumeurs de cette médiation sont corroborées par la coïncidence de la visite que devait effectuer Berlusconi à Alger avec celle entamée lundi au Maroc, par le président de la Chambre des députés italienne, Gianfranco Fini. L’Italie est parmi les rares pays européens qui entretiennent de bonnes relations bilatérales avec chacun des cinq pays du Maghreb Arabe, dont l’Algérie et le Maroc. La question est de savoir si Berlusconi est vraiment malade ou sa visite a été annulée à la demande d’Alger.

 

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