18/10/2010 Alain Cohen-Krawczyk Analyses 0
Assisterai-t-on à un glissement économique au Liban ? Le pays du cèdre, réputé pour être un poumon financier dans une région économiquement morose, va-t-il payer les pots cassés suite à la démonstration de force du président iranien ? Il se pourrait en effet que l’on assiste à un mécanisme de défiance de la part de plusieurs établissements financiers internationaux ayant succursale à Beyrouth, un repli qui serait en partie du à la visite embarrassante de Mahmoud Ahmadinejad, qui risquerait de positionner le pays comme un « satellite iranien », come l’a qualifié le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Ce glissement dans l’orbite de Téhéran ne permettrait pas de compenser les pertes en termes d’image pour le Liban, ainsi qu’en business délocalisé par des institutions ne voulant pas avoir affaire-ni de près ni de loin- avec un régime proche de l’excommunication par la communauté des Nations. Il se pourrait cependant, que le Liban puisse profiter d’un certain effet d ‘aubaine, les grands investisseurs internationaux qui souhaitent commercer avec l’Iran voulant utiliser Beyrouth comme un « hub économique » d’accès à Téhéran, à l’image de ce que sont les représentations diplomatique suisses dans certains pays, où elles abritent les bureaux des « affaires iraniennes ». Cependant, cet effet serait vite contrebalancé par un déficit d’image tel que personne ne peut imaginer que Beyrouth voudra jouer cette partition sur le fil. Alors que l’opposition iranienne, portée par Reza Khatami, le frère de l’ancien président Mohamed Khatami, s’est également émue de la visite d’Ahmadinejad en adressant une lettre ouverte au chef du Hezbollah, de nombreux hommes politique libanais ont fait part de leur consternation au lendemain de la visite du controversé président Iranien.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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