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Sahara Occidental : le Maroc s’active pour faire libérer un dirigeant du Polisario

De mémoire de sahraoui, l’on n’avait quasiment jamais vu cela. Depuis près d’un mois, c’est un véritable retournement de situation qui est en train de s’opérer dans l’épineux dossier du Sahara Occidental, le Maroc prenant clairement l’avantage et poussant le front Polisario –soutenu par l’Algérie- à la faute dans l’un des dossiers qui étaient pourtant son fer de lance : les droits de l’homme.

En effet, en moins de trois semaines, le royaume chérifien a réussi à rallier les opinions publiques internationales autour du sort de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, chef de la police du Front Polisario, « coupable » d’avoir exprimé publiquement son soutien au plan d’autonomie marocain et emprisonné depuis dans une geôle du QG du mouvement dans le sud-ouest algérien en attendant un procès improbable. Ould Sidi Mouloud ne serait, selon plusieurs observateurs attentifs du dossier du Sahara Occidental, que « le sommet émergé de l’iceberg », plusieurs dirigeants de la nouvelle génération du Polisario n’étant pas insensibles à la proposition marocaine de large autonomie, qui permettrait aux sahraouis de disposer d’un statut semblable à celui de la Catalogne en Espagne. Ajouté à cela, le Maroc semble avoir changé de tactique vis-à-vis des activistes espagnols qui se rendent régulièrement au Sahara Occidental pour manifester, les policiers marocains se contentant désormais de filmer leurs actions de provocation afin de nourrir des plaintes en justice auprès des tribunaux espagnols. Cette nouvelle attitude « légaliste » des marocains a désarçonné un dispositif pro-Polisario qui a désormais du mal à mobiliser les médias autour des activités de ses militants. Enfin, la mobilisation massive de mouvements sahraouis « autonomistes » tels le Forsatin ou le groupe facebook « Gandhi du Sahara »  autour du cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud empêche le Polisario de communiquer sur ses sujets habituels que sont les droits de l’homme ou le manque de liberté des sahraouis. Ainsi, l’on a vu des leaders historiques du front, tels Omar Mansour ou Brahim Ghali ne pas savoir quelle attitude adopter face aux caméras lorsqu’ils ont été interrogés sur le sort de l’ex-chef de la police. Assistera-ton à un probable déclic dans le dossier du Sahara Occidental ? Cela est souhaitable dans un contexte où la lutte contre AQMI nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la région…

 

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