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Un ancien diplomate tunisien condamné en France pour torture

Parfois même chez les grandes démocraties, les intérêts économiques passent avant la justice. Bien qu’un mandat d’arrêt international ait été lancé depuis 2002, par la justice française contre un ancien diplomate tunisien, la commission rogatoire internationale n’a jamais été mise à exécution.

Ayant été déjà condamné par défaut en 2008, à 8 ans d’emprisonnement en première instance, Khaled Ben Saïd, ancien vice-consul tunisien à Strasbourg, vient d’écoper 12 ans de réclusion pour torture. En fuite depuis 2002, Khaled Ben Saïd n’était pas présent à l’audience. Il est accusé par Zoulaikha Gharbi, une Tunisienne mère de cinq enfants, aujourd’hui âgée de 46 ans, de l’avoir torturée en 1996, à l’époque où il était commissaire de police à Jendouba (Nord-ouest de la Tunisie). En apprenant en 2001, que son tortionnaire occupait le poste de vice-consul à Strasbourg, elle a engagé une action judiciaire contre lui, en vertu d’une Convention des Nations unies de 1984 qui permet de juger un résident français du crime de torture, même lorsque les faits se sont déroulés à l’étranger. Les faits remontent à octobre 1996, lorsque la victime Zoulaikha Gharbi, installée actuellement en France, a été convoquée au commissariat de police à Jendouba, pour une affaire concernant son époux. Elle raconte que les agents sous les ordres de Khaled Ben Saïd, alors chef du poste de police surnommé le « commissariat de la torture », l’auraient torturée, insultée et humiliée pendant près de 24 heures. Ils voulaient lui extorquer des renseignements sur son mari, réfugié en France et soupçonné d’appartenir à El Nahdha, une mouvance islamiste hostile au président tunisien, Zine El Abedine Ben Ali. La plaignante affirme avoir été dévêtue, suspendue à une barre métallique par les mains et les pieds, pincée et griffée sur tout le corps par ses tortionnaires. Ben Saïd, a alors été jugé et condamné par contumace en 2008 par la Cour d’Assises à Strasbourg, pour complicité de torture et actes de barbarie. Il avait fui la France dès l’ouverture de l’information judiciaire. Après cette nouvelle condamnation l’ancien diplomate va-t-il continuer à mener son train de vie sans avoir à s’inquiéter ?

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