Le chef de la sûreté nationale algérienne limogé sur fond d’un trafic de cocaïne

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a remercié mardi le directeur général de la sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel qui a été immédiatement remplacé par le responsable de la protection civile, le colonel Mustapha El-Habiri.

Le général Hamel dirigeait la police nationale depuis 2010. Proche du président algérien Bouteflika, il était même parvenu à garder son poste après l’insurrection des policiers à l’automne 2014.

Les motifs de son limogeage n’ont pas été divulgués. Quelques heures avant cette annonce, le général Hamel avait décrié des «dépassements» dans l’enquête préliminaire relative à la saisie de 701 kg de cocaïne effectuée le 29 mai dernier au port d’Oran. Seuls les corps des forces armées algériennes avaient mené cette opération, écartant, de ce fait, la police.

Ce coup de filet s’était clos par l’interpellation de Kamel Chikhi, un importateur de viande devenu également un promoteur immobilier prospère.

Les stupéfiants étaient dissimulés dans des boîtes de conserve stockées dans des conteneurs provenant du Brésil via le port espagnol de Valence. Le narcotrafiquant était habitué à filmer les personnalités influentes à qui il versait des pots-de-vin.

Grâce à ces vidéos, les enquêteurs des services de la gendarmerie ont pu découvrir d’autres affaires de favoritisme et de trafic d’influence impliquant des fonctionnaires, dont des magistrats. Ces révélations relayées par les médias ont éclaboussé le chef de la police.

Selon certaines indiscrétions, son chauffeur personnel a été entendu dans cette récente affaire de narcotrafic. Ainsi, le général Hamel a certainement voulu réagir à ces soupçons en parlant de «dépassements» dans l’enquête préliminaire menée par la gendarmerie.

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