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France : Areva attaqué pour tromperie par ses salariés

AREVA-FranceDans son édition d’hier lundi, le journal français Le Parisien a révélé la saisie du parquet financier de Paris et l’ouverture d’une enquête préliminaire contre Areva. Des employés de l’entreprise nucléaire française accusent sa direction de ne pas leur avoir dit la vérité sur sa situation financière en 2013 lors d’une ouverture du capital au personnel.

La plainte a été déposée en novembre 2015 par la CFE-CGC pour délit de fausse information et tromperie. Avec le syndicat, ce sont 300 salariés, anciens salariés et retraités d’Areva qui initient cette procédure, alors qu’ils n’étaient que 200 il y a encore quelques mois. Selon Cyril Vincent, le président du syndicat national du nucléaire et des activités connexes SNNUC-CFE-CGC, la procédure n’est pas une action collective puisque les plaintes sont toutes nominatives.

En mai 2013, Areva mettait en place un plan d’actionnariat salarié, portant sur 1.2% du capital, lancé dans trois pays, à savoir la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, qui représentaient alors 86% de ses effectifs. 11 800 salariés, dont 11 500 en France, accepteront de prendre des actions Areva, pour des montants allant de quelques dizaines d’euros à 30 000 euros, pour un total de 29 millions d’euros.

Alors que l’action Areva valait au moment de l’opération 11.7 euros, elle était hier lundi à 6.34 euros. Le groupe a annoncé en février 2014 500 millions d’euros de pertes, au titre de 2013, essentiellement pour des provisions sur le chantier de l’EPR finlandais et les renouvelables. Pour les exercices 2014 et 2015, les pertes ont respectivement été de 4.9 milliards et de 2 milliards. Le groupe a été démantelé avec la vente de sa branche réacteurs et doit être recapitalisé par l’Etat en début d’année prochaine.

Pour les plaignants, la direction d’Areva disposait de signes avant-coureurs de la tempête qui a suivi l’ouverture du capital de l’entreprise et ses salariés et n’a pris aucune initiative pour les en informer. Cette procédure est une nouvelle mésaventure judiciaire pour le groupe déjà englué dans le dossier Uramin, une société minière achetée une petite fortune et qui a valu une mise en examen  à l’ancienne présidente du groupe Anne Lauvergeon.

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