27/04/2016 Alain Cohen-Krawczyk Politique 0
Le roi Felipe VI a annoncé hier mardi, quatre mois après les dernières élections, ne pas avoir de candidat « disposant d’appuis suffisants à la Chambre des députés » pour obtenir l’investiture de la présidence, un constat qui implique, conformément à la Constitution espagnole, la dissolution du Parlement et de nouvelles élections en juin.
Le président du Congrès, Patxi Lopez a déclaré lors d’une conférence de presse, qu’un décret de dissolution du Parlement visant à convoquer des élections devrait être élaboré le 3 mai. La loi prévoit que le scrutin se tienne cinquante-quatre jours au plus tard, le 26 juin.
Les élections législatives du 20 décembre avaient donné lieu à un Parlement fragmenté entre quatre grands partis : le Parti populaire (conservateur) au pouvoir avec ses 123 sièges, suivi du parti socialiste (90), de Podemos (65) et de Ciudadanos (40). Après quatre mois de tractations, ces partis n’ont pas réussi à s’accorder sur la formation d’un gouvernement de coalition, plongeant le pays dans une impasse politique.
Cette situation est perçue par les Espagnols, désabusés, comme un échec de la classe politique du pays dans son ensemble. Et la perspective de nouvelles élections n’est pas une garantie de déblocage de la situation. Il est fort probable que ces élections voient s’affronter les mêmes candidats, avec Mariano Rajoy à la tête du parti populaire, Pedro Sanchez pour le Parti socialiste, Pablo Iglesias pour Podemos et Albert Riveira pour le parti de centre-droit Ciudadanos.
Les sondages prédisent un statu quo. Le Parti populaire ne serait toujours pas en mesure de rafler la majorité, miné par des accusations de corruption et des résultats économiques contestés. Le Parti socialiste (PSOE) fait face à des dissensions internes et pourrait être handicapé par l’alliance d’extrême-gauche entre Podemos et Izquierda Unida, qui rassemblerait six millions d’électeurs, et, selon de nombreux observateurs, aurait des chances réelles de devancer le Parti socialiste. Ciudadanos pour sa part pourrait tirer profit de son attitude constructive de ces derniers mois, ayant été le seul parti à avoir donné l’impression de vouloir tout faire pour éviter l’impasse.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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