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Bruxelles menace de recaler le projet de budget 2016 du Portugal

Le Parlement portugais. Deux formations à la gauche de l'échiquier politique ont conclu avec les socialistes un accord pour faire tomber le gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho, minoritaire au Parlement, et lui substituer un gouvernement de gauche. Le PCP (Parti communiste portugais) dit être parvenu à une position commune avec les socialistes, permettant ainsi aux socialistes de constituer un gouvernement qui s'appuierait sur une majorité en sièges au parlement. /Photo prise le 23 octobre 2015/REUTERS/Rafael Marchante

Le gouvernement socialiste du Portugal est entré en conflit ouvert avec Bruxelles en raison de son avant-projet de budget pour 2016, unanimement désapprouvé par les agences de notation internationales et les experts financiers du Portugal.

Les autorités de Lisbonne, qui n’ont pas expliqué par écrit à la Commission européenne les incohérences de son budget relevées par ces agences, se disent néanmoins confiantes quand à la conclusion d’un accord cette semaine.

Après avoir réussi le tour de force d’évincer la droite, arrivée en tête des législatives en octobre mais sans majorité absolue, le gouvernement socialiste, suspendu à une alliance fragile avec la gauche radicale, a mis la barre très haut. Il a promis de « tourner la page de l’austérité », tout en réduisant le déficit public à 2.6% du Produit Intérieur Brut cette année. Cette ambition semble irréalisable, en plus du fait que le gouvernement portugais a limité son objectif de réduction du déficit structurel à 0.2 point de pourcentage alors que Bruxelles exige une baisse de 0.6 point.

La Commission européenne avait pressé le gouvernement portugais d’expliquer avant vendredi dernier, les incohérences de son budget, mais le gouvernement d’Antonio Costa a opté pour le silence.

Le Premier ministre portugais assure cependant que les négociations se poursuivent avec Bruxelles et se dit « convaincu » de pouvoir conclure un accord d’ici à jeudi, jour du Conseil des ministres, sans renier ses accords avec ses alliés, le Parti communiste et le Bloc de gauche, proche de Syriza en Grèce.

Pourtant, en s’appuyant sur le précédent de l’ancien Premier ministre grec Alexis Tsipras, nombre de politologues estiment qu’Antonio Costa n’aura d’autre choix que de recourir à de nouvelles mesures d’austérité. Dans ce cas de figure, le tout nouveau gouvernement pourrait ne pas survivre aux pressions des partis les plus à gauche.

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