17/10/2015 Alain Cohen-Krawczyk Sécurité 0
Selon des révélations du site d’investigation américain The Intercept qui se basent sur des documents classés, les drones américains auraient raté 90% de leurs cibles en Afghanistan et au Yémen sur une période de cinq mois.
The Intercept a constitué un dossier intitulé « La machine à tuer » à partir d’une série de documents secrets qui lui ont été remis par un professionnel du renseignement américain. Entre autres, ces documents montrent que lors de l’opération Haymaker, dans le nord-est de l’Afghanistan entre janvier et février 2013, les frappes de drones des forces spéciales américaines ont tué plus de 200 personnes dont seulement 35 étaient les cibles visées. Les mêmes documents montrent que les militaires américains ont rangé ces victimes dans leurs statistiques comme des « ennemis tués au combat ». Ce procédé serait utilisé sans scrupules par les agences américaines de renseignement, que ce soit le JSOC (forces spéciales américaines procédant aux frappes), la CIA (qui effectue aussi des frappes de drones) ainsi que tous ceux qui aident et soutiennent ces programmes.
Certains des documents publiés par The Intercept sont tirés d’une étude menée au sein du Pentagone sur les frappes au Yémen et en Somalie entre 2011 et 2013, une époque où ces deux pays surpassaient les zones pachtounes à la frontière pakistano-afghane comme principal lieu de déploiement des drones américains. Ces documents décrivent également le processus de décision qui mène à ces assassinats ciblés dont la Maison Blanche s’est toujours refusée à révéler le cadre juridique, bien qu’elle en fait son principal mode d’action sa « guerre contre le terrorisme ».
Le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest a réagi à l’enquête de The Intercept en affirmant que le président Barack Obama tentait d’être « aussi transparent que possible sur les opérations antiterroristes » dans le monde.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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