28/08/2015 Alain Cohen-Krawczyk Business 0
Les performances des indices de Moscou laissent penser que la Bourse russe résiste mieux que ses pairs aux secousses qui plombent l’ensemble des marchés émergents. Mais, pris en perspective, ses résultats révèlent que la Bourse est aussi exposée que les autres.
Le Micex, en rouble, a gagné 21.38% depuis le début de l’année et le RTS, libellé en dollar, a pris 1.79%. Ces performances sont d’autant plus remarquables comparés à l’indice MSCI Emerging Markets qui a perdu 17.67% sur la même période. Mais pour les experts, ces résultats sont à considérer avec perspective. La Bourse russe profiterait en fait d’un effet de rattrapage. Tombée à un plus bas en décembre à presque 68 roubles pour un dollar au milieu des sanctions financières et du plongeon du prix du pétrole, la Bourse russe a profité début 2015 de la reprise du brent et des risques géopolitiques moins prononcés. La Banque centrale russe a ainsi pu baisser progressivement son taux directeur de 17% à 11.5% dans une tentative à la fois de redonner de l’air à l’économie et de regagner un peu de crédibilité. Dans le même temps, plusieurs entreprises russes ont affiché des chiffres d’affaires en hausse, profitant du regain de la demande interne généré par les sanctions économiques occidentales.
Mais les mêmes experts s’attendent à ce que la Bourse russe connaisse très bientôt les mêmes turbulences que sont en train de traverser les marchés émergents du monde. Depuis fin mai, le cours du brent rechute et cela avoir des répercussions sur l’économie de la Russie qui tire 50% de ses revenus du pétrole et du gaz. Et le manque de progrès réels dans la gestion de la crise ukrainienne fait peser des craintes de nouvelles sanctions. Ajouté à cela le ralentissement de la Chine, la Russie se dirige inexorablement vers la récession, ce qui serait une première depuis 2009.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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