26/06/2015 Alain Cohen-Krawczyk A LA UNE, Monde 0
La polémique ne cesse d’enfler en Espagne autour de la nouvelle loi dite « sécurité citoyenne » qui prévoit une série de sanctions envers de nombreuses formes de protestations citoyennes. Jugée répressive et liberticide par bon nombre d’Espagnols ainsi que par le corps judiciaire, elle a reçu de nombreux surnoms négatifs dont le plus utilisé est « loi du bâillon ».
Le texte de loi définit en tout 31 types d’infractions « graves » passibles de jusqu’’à 30 000 euros d’amende et sept types d’infractions dites « très graves » risquant des amendes pouvant plafonner à 600 000 euros. Ces infractions concernent les troubles à l’ordre public au cours d’évènements sportifs ou les manifestations lors de la « journée de réflexion », cette période pré-électorale censée permettre aux citoyens de réfléchir sans aucune influence extérieure. La loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 30 000 euros pour tout outrage contre les drapeaux ou autres symboles du pays. Elle prohibe également les manifestations autour d’institutions publiques comme le Sénat ou le Congrès des députés, équivalent à la Chambre basse du Parlement. Des amendes allant jusqu’à 600 000 euros sont prévus pour des manifestants en cas de rassemblements non autorisés et d’autres de plusieurs milliers d’euros aux manifestants qui manqueront de respect aux forces de l’ordre ou refuseront de décliner leur identité.
Ce projet a été présenté par le ministre espagnol de l’Intérieur le 29 novembre 2013 pour répondre aux mouvements indépendantistes après plusieurs mois de grande mobilisation en faveur de l’indépendantisme catalan. Cette loi a été vivement critiquée à l’étranger par la Ligue des droits de l’homme qui l’a jugée contraire à la convention européenne des droits de l’homme et aux recommandations de la Cour européenne des droits de l’homme. A la veille de son entrée en vigueur, les protestations se multiplient dans le pays.
Spécialiste de la zone MENA, Alain Cohen-Krawczyk a travaillé comme analyste financier pendant près de quinze ans à Londres puis New York. Fort d’une expérience de 6 ans au sein de la banque Lehman Brothers, il quitte cette dernière en 2006 pour se mettre à son compte, créant ACK Consulting au Luxembourg. Il collabore avec plusieurs lettres et magazines spécialisés et publie des analyses risques sur les pays Euromed.
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